On pouvait s'initier au labo (développement, tirage), à l'emploi d'une chambre 4x5 inches et aux éclairages artificiels d'un studio.
Un immense sténopé a été construit mais je n'ai pas vu les résultats.
Par contre, ça a été pour moi l'occasion de voir fonctionner la technique du collodion, inventée vers 1850. Un passionné du sujet, Francis COURTEMANCHE, était à la manoeuvre.
Les démonstrations se déroulaient dans une école : une salle de classe avait été transformée en studio-labo, comme vous le verrez sur les photos.
La technique du collodion humide a présenté, à l'époque, un gain de temps pour la durée de l'exposition (et pour le portrait, c'est important) mais a l'inconvénient, si on peut dire, de devoir pratiquer le développement très rapidement car si le collodion sèche il devient insensible à la lumière.
Voici, par l'image, mon aventure !.
C'est la chambre noire (portative) installée dans une salle de classe.
Elle sera indispensable pour rendre sensible la plaque de verre et ensuite la développer, sous lumière rouge, inactinique.
On choisit soit du verre transparent, soit du verre noir (teinté dans la masse pour les vitraux). L'image qui sera faite sera un négatif - qui paraîtra en positif sur le verre noir. Pour le verre blanc, il faudra mettre un velours noir derrière pour voir l'image en positif.
C'est du verre ordinaire, de faible épaisseur.
Avant toute chose, il faut un verre très propre. Francis le nettoie donc très soigneusement.
L'une des faces de la plaque de verre est recouverte d'une pellicule de collodion (c'est du nitrate de cellulose dissous dans un mélange (explosif !) d'alcool et d'éther. La régularité de cette couche de collodion déterminera celle de la photo.
Cela fait, on peut sensibiliser la plaque avec du nitrate d'argent, en chambre noire.
Après l'avoir égouttée, on pourra mettre la plaque dans le châssis photographique.
Entre temps, on aura placé le modèle à photographier. Merci à Arthur qui se fit tirer le portrait, lui aussi.
Le studio est prêt. Il faut régler l'appui-tête pour que le modèle ne bouge pas. L'exposition, dans ces conditions d'éclairage, durera 18 secondes. S'il y a un mouvement du corps, l'image sera floue.
Vue de l'installation.
Avant de placer le châssis au dos de l'appareil, le photographe fait une mise au point précise. Il a besoin d'un voile noir pour être à l'aise.
Une fois la mise au point faite : ne plus bouger.
Le photographe va placer le châssis, enlever le bouchon de l'obturateur pendant le temps nécessaire (les 18 secondes prévues avec cet éclairage).
La photo est prise. Francis enlève le châssis qu'il ouvrira en chambre noire.
Il développe la plaque dans un révélateur de sulfate de fer.
Bain d'arrêt. Fixage en lumière ambiante.L'épreuve -unique- est visible.
Lavage...
La photo est séchée à l'air tranquillement. Pour la remettre au modèle plus rapidement, on peut accélérer le séchage avec une flamme. Le résultat, ci-dessous.
Non, ce n'est pas Arthur. Ma femme a été un peu effrayée...
L'éclairage était trop haut pour les yeux. Dommage.
Est-ce que les défauts techniques (coulées, taches, griffures...) font partie du charme de ce genre de photographie ? Il vaut mieux le prendre ainsi. Mais il existe des épreuves sans traces gênantes.
Tenir plus de quinze secondes un regard doit modifier celui-ci... Intéressant.
Il me reste à trouver un beau cadre 13x18 d'époque pour aller au bout de l'expérience.
Francis COURTEMANCHE propose cette animation ou des stages. On peut le contacter au
06 48 91 10 17 ou par mail, francis.courtemanche@hotmail.fr.
Ce que j'en pense : c'est curieux, voire amusant. Mais si je suis passionné d'argentique, je préfère réaliser avec une (grande) chambre un négatif plan-film de grand format, voire de très grand format. Evidemment, c'est beaucoup plus onéreux.