mardi 2 août 2022

Bernard CORNU : BRETAGNE, des baies ouvertes sur le monde



Voilà donc le dernier ouvrage de l'ami photographe Bernard CORNU. Un travail de paysages commencé il y a une quarantaine d'années et poursuivi régulièrement. C'est dire s'il a vibré devant ces larges espaces, les pieds solidement ancrés dans les rochers ou le sable ! Il a raison, c'est toujours une vision qui ne laisse pas indifférents les contemplateurs ou les curieux. Et là, je constate notre différence : ces grandes étendues m'incitent à la méfiance. Habitant à 200 mètres de la côte, je n'y vais que lorsque je veux faire plaisir à ma famille : l'eau est trop froide pour s'y baigner et les coques n'ont aucun goût... Je suis de l'intérieur du pays...

Les photos de Bernard suffisent à ma curiosité, à la compréhension du monde en somme. Ce qu'on appelle les éléments restituent en noir et blanc une palette incroyablement nuancée de gris où le grain argentique crée une matière palpable. Le moindre nuage devient une nuée ou se perd dans un camaïeu qui s'effiloche. C'est vrai que si on souhaite une illustration de la Bretagne tonique, on la trouve presque à chaque page.

Cinq baies. Celles d'Audierne, Douarnenez, Saint-Brieuc, Saint-Malo et Saint-Michel. Communes mais toutes différentes. Feuilleter le livre, c'est se dire qu'on a là un monde encore à découvrir... surtout à la mi-saison, à partir du moment où les premières pluies auront lavé tous les miasmes laissés par les visiteurs de l'été.

Ci-dessous, une évocation dans le désordre de ce monde ouvert sur l'infini.

















Les mots d'humour du poète Jean AZAREL accompagnent cette contemplation : "Marée basse. La mer mousse au loin, bière fraîche imbuvable. Un concile d'oiseaux tient parade dans un ballet d'ailes et de signes de reconnaissance. Il en part autant qu'il en arrive, ce qui les rapproche des humains. Les humains, justement. Un peuple fouilleur bat la grève en tout sens. Les coques ne sont pas à l'œuf. On pêche à couteaux tirés. Les prairies ont perdu le "i". Il ne manquerait plus que se faire étriller par quelque combattant pinceur planqué sous la roche".

136 pages 24 x 22 cm, 26 €, Ed. Un Autre Reg/Art
En vente dans toutes les librairies de Bretagne


 

Aucun commentaire: