samedi 21 septembre 2019

Jacques GARNIER, "circomane"

Un ami m'a passé un article trouvé dans le magazine NOIR ET BLANC du 4/03/64 (n° 992) sous la plume de Claude Villaret, consacré à Jacques GARNIER qui fut un amateur de cirque impénitent. J'ai trouvé que cette passion - que je comprends tout à fait - méritait bien quelques échos 40 ans après sa disparition.
Je vais extraire quelques lignes de l'article afin d'esquisser un début de portrait de ce circophile passionné.


C'est un personnage de forte stature qui exerça le métier d'installateur de chauffage central. Il rêvait d'être acteur, ce qu'il fit en amateur à Orléans où il habitait.
Sa maison était inévitablement un musée. "Dans le hall et l'escalier, les murs sont envahis d'affiches bariolées; dans les pièces, les papiers peints sont égayés de motifs de cirque; à la salle à manger, des napperons brodés rappellent le cirque, comme la vaisselle en céramique; un peu partout, d'un bout à l'autre de l'appartement, des meubles, des vitrines regorgent de petits personnages, d'objets divers, de souvenirs évoquant, dans un luxe de lumières et de couleurs vives, les gens du voyage..."
Un circophile, ou plus justement un circomane avec tout ce que le suffixe indique là d'intérêt maniaque, presque obsédé. Une passion commencée en 1951. Certainement l'une des plus importantes collections de l'époque (1964) : 6000 photos, 600 livres, 4000 affiches, 4500 programmes, 1500 figurines, des dizaines de jouets, des kilos de coupures de presse, des autographes, des contrats d'artistes, un cirque miniature...
J'aimerais savoir qui a récupéré cette collection ou comment elle a été dispersée. Aujourd'hui, d'autres collections ou musées n'ont rien à envier à cet amas d'archives et c'est formidable de savoir l'existence de cette conservation. Et en même temps, cela donne un peu le tournis...
"Jacques GARNIER n'est pas seulement un historien du cirque. Il en est aussi le témoin oculaire le plus vigilant, le mieux documenté. Il détient sûrement un record d'assiduité au bord des pistes. Il parcourt des centaines de kilomètres pour passer une soirée sous un chapiteau. Il a prononcé le mot de frénésie pour expliquer sa curiosité insatiable qui l'entraîne irrésistiblement sur les routes les plus lointaines. Il a vu tous les cirques d'Europe..."
"Ce sexagénaire affamé de sciure qui assiste, en moyenne, à 30 spectacles différents chaque année et qui a des correspondants en Australie et au Japon, a des préférences pour les exhibitions équestres et les trapézistes.
Dans l'article, il donne ensuite sa palme aux plus beaux spectacles des années écoulées (années 60). Knie et Krone tiennent le haut du pavé. Ce qui n'étonnera aucun circophile d'aujourd'hui.

Jacques GARNIER a laissé des ouvrages, des récits biographiques (qu'il n'hésitait pas à auto-éditer, si nécessaire) :
-1963 Une vie de clown, souvenirs de Rolph Zavatta
-1968 Histoire des forains, d'hier à aujourd'hui
-1969 Benevol, le maître du mystère
-1975 Théodore Rancy et son temps
-1978 Les histoires de cirque de Lewis-James Pinder, dit Arthur

Et sûrement de nombreux textes dans Le Cirque dans l'Univers et Scènes et Pistes.

Jacques GARNIER n'a pas eu le temps de s'ennuyer.



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