Je l'avais photographié pour la collection de portraits AU FOND DE NOS YEUX en 2017 (#1).
Quand on fait le portrait d'une personne, même s'il s'agit d'un acte anodin, il y a un minimum d'échanges qui créent une relation particulière. C'est pour cela que le portrait photographique me plaît.
On avait choisi ce portrait sérieux qui semblait correspondre à la détermination qu'il mettait dans son combat pour la langue bretonne. Mais j'aime beaucoup cette autre image qui montre qu'il savait aussi être avenant.
Pour mieux le connaître, il faut lire la biographie parue sur son blog : http://www.site-erwan-evenou.fr/ ou une autre plus politique : ICI (Le Peuple Breton).
Enfin, les spécialistes de la lutte bretonne (gouren) saluent avec émotion la mémoire de celui qui fut un président de la Fédération très actif.
Revenons à son écriture militante pour la langue bretonne qui fut un combat de fond. Je vous retranscris en français le texte qu'il m'avait donné pour accompagner son visage.
Brezhoneg,
langue de honte,
guenille du gueux,
harde du chiffonnier;
brezhoneg,
honte de sa langue
au ventre du miséreux,
besoin du besogneux,
fange du bourbier.
Un temps séculaire a été abattu,
dans ses cendres un peuple
écrasé sous les ruines,
sans un pleur,
sans un cri,
sans une plainte,
sans une moue,
sans appel,
aspirant à l'abîme.
Vieillesse des vieux
-des trop vieux-,
trépas des mourants,
dédain de la jeunesse,
un autre monde,
l'Autre monde,
tout le monde
chantant victoire
à ton agonie.
Extrait de Brezhoneg - 1972
Hommage d'Anne-Yvonne PASQUIER
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