samedi 30 avril 2011

Raphaël SCHOTT, photographe

J'aime suivre le travail des collègues photographes. Chacun a son activité pour vivre mais réalise aussi des travaux personnels. Evidemment, ce sont ceux-ci qui sont très intéressants pour voir leur évolution artistique.
Raphaël SCHOTT (1971), nous l'avons découvert en 2002 par la publication de son livre LE CIRQUE ARLETTE GRUSS et les portraits du programme du Cirque d'Hiver.
Dans ce livre, un beau travail en noir et blanc où le spectacle, les portraits et les scènes extérieures sont mêlées (années 2001-2002). Dommage que la qualité d'impression n'ait pas été à la hauteur des tirages.
"Je poursuis ce travail, espérant qu'il aura un jour suffisamment de sens pour ne pas être oublié, à l'instar de l'oeuvre réalisée sur le monde du cirque par François Tuefferd entre 1933 et 1953". Ceci nous permet de supposer que Raphaël poursuit sa moisson d'images.
Voici quelques photos publiées sur les blogs. Vous aurez reconnu Linda Biasini, Sascha Cortes, Karah Kawak, les Salto Dancers et la Troupe Didyk. Un travail réalisé au moyen-format argentique.
Raphaël SCHOTT est photo-journaliste actuellement sur la Côte d'Azur (pour le groupe Nice Matin ?)
Sur le net, on trouve mentionnées deux séries de portraits particulièrement curieuses, anachroniques et donc passionnantes.
Comme le montre ce portrait, Raphaël SCHOTT travaille toujours en argentique grand format. Il s'est équipé d' une chambre Linhof avec plans-films 4 x 5 inches. Avec de tels négatifs, c'est bien sûr dans le toucher des tirages sur papier bromure qu'on a des sensations inimaginables sur écran.
Série Ma Miss (Polaroïd ? quel format pour cette série ?)

Série Blancs-manteaux (les croisés)

dimanche 24 avril 2011

Le FUJI FINEPIX X 100

Avant d'écrire deux mots, une pensée pour les Japonais dans leurs catastrophes. Si la fabrication est délocalisée, la conception de ces petites merveilles est souvent née dans la région de Sendai. 
Les nouveaux matériels annoncés sont d'ailleurs en attente.

Les revues CHASSEUR D'IMAGES (n°333) et REPONSES PHOTO (n°230) publient les premiers tests de cet appareil qu'un certain nombre de photographes attendent.

Qui en rêve ? Essentiellement les photographes qui pratiquent le reportage en toute discrétion.

-un viseur optique
-un objectif unique, équivalent 35 mm
-silencieux
-très bonne qualité d'image
-nombreuses fonctionnalités
-prix autour de 1000 €

-une seule remarque notée : une réactivité moyenne

Ces deux revues, dont il faut lire les compte-rendus si on se croit concerné, donnent un avis très positif.

Mais en résumé, ce type d'appareil ne vous convient pas
-si vous voulez photographier les spectacles de cirque
-si vous ne pouvez vous passer d'un zoom pour cadrer sans bouger
-si vous faites surtout des portraits
-si vous voulez davantage de pixels pour des agrandissements géants

C'est élémentaire de le dire : le choix d'un appareil photographique dépend uniquement de l'usage qu'on en fait. Un IXUS, un COOLPIX ou un LUMIX de qualité (entre 300 et 500 €) sont généralement suffisants pour réaliser des portraits ou des paysages de format A3 de qualité. 

Agathe POUPENEY, photographe de spectacle

Les amateurs de cirque ont pu connaître le travail d'Agathe POUPENEY sur le cirque (contemporain) dans le Magazine du Cirque et de l'Illusion qui a malheureusement dû stopper sa parution.
La revue Chasseur d'Images n° 333 (en kiosque actuellement) nous présente son travail actuel et raconte son parcours professionnel dans un article tout à fait intéressant. Où l'on voit les contraintes de prises de vues, la nécessité de solides accréditations et le matériel utilisé... 
En décembre 2009, Agathe POUPENEY a photographié le spectacle Darshan de Bartabas pour le livre qui accompagne le spectacle. Prises de vues apparemment compliquées.

"Mon travail de prédilection, dit-elle, reste le travail sur le corps dans la danse et le cirque. J'essaie de saisir ces instants de fragilité où le sentiment affleure dans l'expression et le mouvement du corps et de transmettre l'émotion qui en ressort. Je cherche ces moments de rupture, secondes d'apesanteur où le corps se trouve entre deux états, ces instants d'abandon juste avant la chute, secondes d'éternité si vite évanouies..."
Agathe POUPENEY s'est fait maintenant une place de photographe attitrée auprès de l'Opéra de Paris. "Le photographe de danse saisit un moment impossible, un instant magique que personne ne peut véritablement voir pendant un spectacle : une parcelle du présent. La photographie de scène n'est cependant pas un témoignage neutre qui donnerait à voir au hasard quelques fragments épars du travail d'un chorégraphe. Elle est déjà, en elle-même, un point de vue sur le spectacle. [...] Par-delà la maîtrise du geste technique, le photographe de scène est aussi un artiste..."
Spectacles de musique, de théâtre, de danse et de cirque contemporain : à voir les photos, on se rend compte de la similitude des prises de vues où l'on doit gérer des lumières imposées. Seule la sensibilité de chacun fait la différence.
                          Voir le site d'Agathe POUPENEY surwww.photoscene.fr.

samedi 23 avril 2011

Gianluigi di NAPOLI, photographe

Gianluigi di NAPOLI (1962) est photographe professionnel (mode, portraits surtout - voir son site pour se rendre compte de ce travail www.gianluigidinapoli.com ). On peut ainsi apprécier ses compétences.
Il apprécie depuis toujours le cirque, dit-il. Pour preuve, deux ouvrages qu'on a publiés à partir de ses photos.
Le premier me déconcerte complètement. A la fin des années 90, il réalise un reportage très introduit chez Medrano-Casartelli. Ceci donne CIRCUS LIFE.
Publié par Stemmle (Zurich-New York) en 2001, ce travail a bénéficié de moyens importants d'impression.
Sur 120 pages 30 x 30 cm, 76 photos noir et blanc. 
Je ne suis pas un inconditionnel de la photo nette, mais lorsqu'elle est floue (vitesse lente ou mise au point), j'aime généralement comprendre les motivations de l'auteur, à défaut de sentir une émotion. Il faut bien dire qu'ici, c'est un peu n'importe quoi. Pas de fil directeur, si l'on peut dire. Un peu comme si l'appareil n'était pas maîtrisé - ce qui n'est sûrement pas le cas ! C'est sans doute le fait du directeur artistique, Michael Darling qui est un type branché magazines de mode.
J'ai peut-être feuilleté cinquante fois ce livre à la recherche de sens. Pour moi, ça ne marche pas.
Bien sûr, c'est malgré tout un beau produit sur le plan de la fabrication et, ici et là, se trouvent des photos qui, sans être extraordinaires, sont très parlantes pour les circophiles, pour peu qu'on connaisse les artistes...
Les photos qui suivent pour illustrer ne sont pas mon choix : je les ai trouvées sur un site qui fait la promotion de l'expo qui a accompagné le livre. A vous de les apprécier telles quelles.










En 2008, Gianluigi di NAPOLI a publié A POET IN ACTION, des portraits de David LARIBLE, en couleur.

Un itinéraire en images. De Ringling à Roncalli. Très franchement, un superbe travail où l'on retrouve l'artiste dans une présence que nous lui connaissons. C'est varié, multiple et net !
Texte en anglais, italien et allemand. A chaque image est associé un aphorisme de David LARIBLE. J'adore certains, comme celui-ci :"Je crois dans la chance... Plus je travaille, plus j'ai de chance...".Ou encore celui-ci :"Je ne travaille pas uniquement pour l'argent ou la renommée... mais juste pour mieux dormir la nuit".
Ce vrai plaisir photographique de 96 pages 21 x 28 cm, 60 photos, se vendait 25 €. 
Et c'est Michael Darling qui en a fait la maquette.
Gianluigi et David

mardi 19 avril 2011

Sylvain DEMANGE, photographe

A l'approche de l'édition 2011 du Cadets' Circus (fin mai, début juin), l'exposition des photographies de Sylvain DEMANGE revient sur le devant de la scène. Et c'est, bien sûr, l'occasion de s'intéresser à son travail en noir et blanc qui, je le dis tout de suite, est très intéressant par sa démarche et son approche graphique.
Je n'ai jamais vu les spectacles du Cadets' Circus. Je comprends que ce soit une expérience extraordinaire pour les participants qui apprennent au cours des années les arts du cirque jusqu'à créer des vocations. On ne fait pas mieux comme culture populaire. Et depuis 84 ans cette année...
Mais revenons à notre photographe. Vous trouverez, avec ce lien, une interview qui précise sa démarche et sa formation : www.leicastoreparis.org/?p=433.
Quelques photos pour illustrer ces reportages sur les coulisses du Cadets' Circus (mais vous les retrouverez sur son site www.sylvaindemange.com).
 "J'ai eu envie, dit-il, de concentrer mon travail sur les coulisses afin de mettre en lumière tout ce que le spectateur ne peut pas voir lors du spectacle".
Soit... Est-ce que Sylvain se rend bien compte qu'il est surtout sensible à l'espace en plus de cet aspect humaniste très sympathique. Ses photos, qu'il doit construire intuitivement, restituent un environnement et une profondeur qui conduisent le spectateur à l'essentiel : le geste, le regard, l'autre.
C'est évidemment en regardant ses autres reportages qu'on peut affiner sa manière de voir et de présenter le monde qui l'intéresse.
Je passe sur le contenu documentaire que ces photos contiennent. Il faudrait approfondir chaque sujet, et ce n'est pas le lieu. Ce qui est enrichissant pour le spectateur (toujours apprenti photographe quelque part), c'est de se dire :"Si j'avais photographié la même scène, qu'est-ce que j'aurais mis dans le cadre ?" La réponse peut se voir dans les photos qu'on prend par la suite... Merci, Sylvain, de nous faire nous poser la question.

samedi 16 avril 2011

Peter LAVERY, photographe

J'avais déjà parlé du livre de Peter LAVERY (1948), CIRCUS WORK, qui représentait un travail personnel réalisé entre 1970 et 1996 autour des cirques anglais.
La particularité de ce livre noir et blanc, c'est que les photographies ont été réalisées à la chambre. Prises de vues bien spécifiques qui nécessitent du temps et de la connivence.
Avec Jimmy Buchanon

CIRCUS WORK a été publié en 1997. J'ai sélectionné quelques images d'artistes dont le nom est très connu. J'y trouve énormément de présence et de charme.

 Sharon Micheletti - 1973

 Elaine Courtney - 1996

 Maria Garcia - 1996

 Les soeurs Giovanni (Gina et Linda) - 1982

Aura et Werner Guerrero - 1986

Peter LAVERY est un photographe qui travaille pour la publicité à Londres. En 1987, il a commencé une série de portraits tout à fait remarquables sur diverses populations (Brésil, Australie, Nouvelle Guinée, Kenya...), avec la qualité technique que l'on peut attendre du grand format. Ce travail a été publié en 2000 dans un livre intitulé OF HUMANKIND. C'est aussi du noir et blanc où les sujets sont en attente du déclic dans une sorte de studio extérieur improvisé (à la manière d'Irwing Penn).


Une visite de son site www.peterlavery.com vous permettra de voir toutes les photos de ses deux livres et de les commander directement chez lui (rubrique "books")

jeudi 14 avril 2011

MALEONN, photographe

MALEONN est un photographe chinois de Shanghaï, dont le véritable nom est MA LIANG (1972).
Il participe à la tendance contemporaine de la photographie mise en scène, celle des photographes qui vendent en galerie. Ses photographies sont en général tirées à 6 exemplaires et mesurent plus du mètre carré (la série ci-dessous fait 0,90 x 1,35 m).
Dans toutes les séries qu'il a réalisées, j'ai relevé celle qu'il nomme "My circus".




J'imagine que vous êtes un peu surpris !
Généralement, ses personnages sont maquillés et déguisés, ils ont la gestuelle grandiloquente des opéras chinois. La prise de vues est minutieusement préparée comme sur un plateau de cinéma, avec des accessoires et des vêtements choisis.
Un critique a écrit :"Le magicien Maleonn apporte une touche d'irréalité à un quotidien triste et terne. L'imagination est une évasion, le souvenir ou la mélancolie d'une innocence perdue".

lundi 11 avril 2011

Andréas LANG, photographe

En allant sur le site d'Andréas LANG(1965), http://www.lang-photo.com, je m'attendais à découvrir le travail d'un photographe humaniste. C'est un tout autre monde qu'il nous  présente : des paysages, souvent sombres, énigmatiques, fantomatiques, crépusculaires... Tout autre chose que l'excellent reportage réalisé entre 1995-1998 auprès d'Alexandre Bouglione, reportage qui a illustré le livre "Un peuple de promeneurs" (Editions Le Temps qu'il fait - 1998).
Il est à supposer qu'en dehors des bourses et des prix qu'il a obtenus pour travailler, Andréas LANG met en avant ses photographies de paysages qui trouvent plus facilement une clientèle dans les galeries spécialisées (ses oeuvres sont tirées à quelques exemplaires). De la même manière, son reportage sur le Cirque Romanès, tiré au format 30 x 40 en 25 exemplaires semble toujours disponible.








 Cette série est magnifique. Elle restitue tout à fait l'ambiance que l'on trouvait autour de Romanès (fin des années 90). Le beau noir et blanc, c'est quand même quelque chose !
Maintenant... le cirque n'est pas seulement un dépaysement gitan ! Il y a aussi la beauté de l'effort, l'odeur de la sciure et la grande communion avec les grands clowns.
J'aime bien cette phrase du livre :
"On devrait avoir deux vies, une pour apprendre, l'autre pour vivre".