Que demande-t-on à la photographie de spectacle - de cirque en l'occurrence ? De restituer dans une bonne lisibilité picturale les situations vécues pendant le spectacle, afin d'illustrer les articles des magazines spécialisés et des journaux d'actualités. Si possible, de choisir le moment fort du numéro afin d'en permettre la compréhension et d'en garder le meilleur souvenir. Cette photographie d'illustration est maîtrisée par de nombreux photographes, grâce, en partie, aux matériels numériques qui ont facilité le travail en le simplifiant. Encore faut-il que ces photographes aient fait le bon choix de matériel pour obtenir la qualité recherchée. Généralement, c'est le cas s'ils ont un minimum d'exigence. De ce fait, sur un même spectacle, tous les photographes réalisent à peu près les mêmes images d'illustration. Ce qui, à la longue, doit normalement devenir déprimant, si on a un peu de personnalité.
A l'époque de l'argentique, les photographes étaient moins nombreux (le prix de revient des photos était considérable comparativement à celui des photos numériques d'aujourd'hui !), et pour cette raison la ressemblance des styles beaucoup moins voyante, mais, bien entendu, existait pareillement.
Un deuxième stade de réalisation photographique sur ce thème consiste à documenter un point de vue. Comme le photographe ne maîtrise pas les lumières, qu'il reste à une place fixe (multiple s'il photographie plusieurs fois le spectacle sous des angles différents), il peut user d'artifices pour affirmer sa personnalité ou son savoir-faire (utilisation d'une focale inhabituelle, contre-jour, noir et blanc, gros plans, regards...). Et l'illustration et les documents finissent pas cohabiter dans l'oeuvre. Sans aucun doute, je préfère cette seconde approche à même de susciter davantage de l'émotion.
Un choix de style que fera le photographe en fonction de la destination de ses photos. Pour quel support fait-il des photos ? Voudra-t-on de ses images si elles sont trop personnelles ? Quelles sont les attentes des lecteurs ou des visiteurs de blogs ? Autant de questions qu'un photographe se sera posées et qui peuvent freiner l'expression individuelle.
L'ami François (DEHURTEVENT) me prête cette photographie de James Gonzalvez prise au Festival de Figueres pour mettre un peu de couleurs à la fin de mon bla-bla.
C'est une photo d'illustration parfaite pour un reportage écrit : moment fort, repères spatiaux et temporels, monochromie intéressante, composition dynamique... Les ingrédients d'une photo réussie.
Cette seconde image de François (Genis Matabosch à Figueres) est beaucoup plus intéressante : elle n'illustrera pas le reportage sur le festival mais sera efficace pour compléter un portrait écrit de Genis (composition, dynamique, lumière inhabituelle). La force dégagée par cette photo trouve des correspondances dans la puissance d'organisation de Genis. C'est surtout ça la photo, le portrait ici, l'adéquation entre le sujet et son image.
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