jeudi 10 avril 2014

La photographie aux enchères

J'imagine que nombre d'entre vous qui jetez un oeil sur ce blog n'avez pas une vue bien précise du marché de la photographie. C'était d'ailleurs mon cas jusqu'à ce que j'ai l'opportunité d'avoir sous les yeux des catalogues avec les estimations.
S'il y a, sur Paris, les galeries (comme pour la peinture) qui vendent à des collectionneurs (plutôt fortunés) des tirages photographiques, on note aussi, dans la capitale, PARIS PHOTO, une foire internationale qui, paraît-il, progresse en chiffre d'affaires chaque année (la prochaine en novembre).
Et puis, il y a ces ventes aux enchères comme pour toutes les oeuvres d'art et les belles collections qu'on disperse lors des successions. Il y en a eu récemment à Bordeaux sur le thème du cirque (collection Mabit) et à Paris (collection Eden).
Personnellement, je m'intéresse uniquement à la photographie.



J'ai sous les yeux le catalogue TAJAN (Espace Tajan, 37 rue des Mathurins, 75008 Paris) pour la vente du jeudi 17 avril 2014, consacrée à la photographie.
Chaque photographie est décrite (date, format et qualité, signature...) sous sa reproduction. Une fourchette d'estimation est indiquée. Si l'enchère n'atteint pas la cote demandée, l'image n'est pas vendue, on s'en doute.
Ce peut être des photographies de tous sujets, de tous formats et de toutes techniques (les impressions jet d'encre de qualité ont droit de cité).
On peut supposer que le prix souhaité varie en fonction de la notoriété du photographe (parfois discutable), de la rareté de l'image ou du tirage en particulier, des dimensions de la photographie (des oeuvres très récentes de grande taille sont parmi les plus onéreuses). Bref des facteurs d'appréciation qui nous échappent et qui correspondent à la demande. 
Justement, que signifie cette demande ?
La cote est fixée par les galéristes (qui ont tout intérêt à ce qu'elle soit élevée puisqu'ils perçoivent généralement 50% du prix de vente) en rapport avec la recherche de leur clientèle.
-il y a le véritable amoureux d'une photographie qui veut remplacer le poster affiché sur son mur par un original (là, je dis "magnifique")
-il y a le collectionneur thématique d'un sujet (on connaît bien ce fonctionnement avec le cirque ou la carte postale) ou d'un photographe : lorsque la collection est vivante et accessible, on est prêt à tout pardonner aux monomaniaques ! (dont je suis !)
-il y a le spéculateur (beurk !) : j'ai un collègue qui met ses tirages signés Doisneau dans un coffre à la banque
-et puis, il y a un peu tout cela, à la fois, ceux qui aiment et qui partagent (comme parfois le mécénat d'entreprise qui décore les bureaux d'oeuvres originales, les artothèques qui prêtent ces oeuvres pour les accrocher chez soi...)

Cela étant, dans cette vente du 17 avril, une seule photographie concerne le cirque. La voici.
Elle est l'oeuvre d'un photographe chinois nommé Liu ZHENG (né en 1969).
Trois acrobates de cirque, 2007. Tirage argentique signé, titré, daté et numéroté 14/20 au verso. 37 x 37 cm sur une feuille 60 x 50 cm. Entre 1500 et 1800 €.

Je vois vos réactions... Retenez seulement ceci : la photo a un prix - qui n'est pas celui que vous mettriez, et c'est autre chose qu'une affiche de vitrine. A la réflexion, je me dis : pourquoi pas !

Voici une photo très très connue d'Andreas FEININGER (1906-1999): "The photojournalist" - 1955

On peut la trouver sous forme de posters, en 4 formats, de 31 x 41cm à 76 x 102 cm pour un prix qui va de 88,99 € à 226, 99 € ( le poster est peut-être encadré, je n'ai pas approfondi).
Un tirage original de cette photographie (tirage argentique réalisé en 1992, signé, titré et numéroté 18/50 + 10 au verso, 35 x 27,5 cm, estimé entre 6000 et 8000 € a été vendu chez TRAJAN, le 19 novembre 2013, 7473 €.
Les peintures atteignent bien des sommes astronomiques ! 


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