La disparition de Claude PELFRENE (29/12/2014)

Nous savions tous que Claude avait des ennuis de santé, mais personnellement je ne pensais pas que c'était si grave. S'il paraît un peu fatigué sur ce portrait réalisé en octobre 2013, il ne m'en a rien dit. Je crois que le trait de caractère de Claude le plus marquant, c'est qu'il était secret.

Et pourtant, nous étions presque voisins. De ce fait, nous nous voyions régulièrement près des chapiteaux de passage dans le Morbihan. 

La première fois que nous nous sommes rencontrés, c'était, à Etel, chez des amis péruviens où il avait réparé une télévision (c'était son métier à Radio Belz, une entreprise d'électro-ménager, radio et télévision). Mes amis s'appellent Medrano. Il leur avait offert le livre Jérôme Medrano, une vie de cirque. C'est sans doute là que nous avons parlé photo... de cirque pour la première fois.

Quoi qu'il en soit, L'Aventure Carto et moi-même le remercions encore une fois pour sa participation à la première série de cartes de cirque en couleur que nous avons publiée en 1988. Ses archives nous furent bien utiles pour une documentation que nous n'avions pas.

De cette première série, je retiens aujourd'hui ces deux portraits de clowns (eux aussi disparus), de belles cartes parce que c'étaient de belles photos. 

Pépète Pauwels en 1987

Footit en 1986

Au milieu de ces années 80, les photographes de cirque ne sont pas légion. Les revues de l'époque n'étant pas des supports gourmands en images, ce sont surtout les passionnés qui réalisent les prises de vues, constituant la documentation de cette période. Claude fait partie de ceux-là.

Par la suite, il put fournir régulièrement à la revue Bretagne Circus les illustrations recherchées en même temps qu'il publia pour son compte quelques séries de cartes postales. L'intérêt des cartes, c'est qu'elles continuent leur vie en changeant de collectionneur (en témoignent les annonces sur internet) ce qui actualise l'existence de l'auteur. N'est-ce pas ce qu'espère secrètement chaque photographe : que ses créations lui survivent. C'est ce que je te souhaite, Claude.