mardi 31 mai 2016

Steeve MC CURRY, photographe

Vous connaissez tous Steeve MC CURRY, ne serait-ce que par sa photo icônique d'une jeune afghane (à l'époque). La voici pour vous la remettre en mémoire, si vous n'êtes pas spécialement photophile.


Pour la petite histoire, il a retrouvé et rephotographié cette femme trente ans plus tard. Avec un peu de recherche (en tapant son nom, Sharbat Gula), vous verrez ce qu'elle est devenue physiquement.
Mais l'objet de cet article n'est pas là. Steeve MC CURRY est, depuis une quinzaine de jours, l'objet d'une polémique relatée par tous les grands médias. Vous trouverez sur le site https://phototrend.fr/des informations plus détaillées.
Personnellement, j'adore son travail, pour la beauté plastique de ses compositions et de sa lumière. Et cette polémique ne me fera pas changer d'avis.
Steeve MC CURRY a travaillé comme photojournaliste au début de sa carrière (reportages sur des scènes de conflits) : un photojournaliste ne doit pas -aujourd'hui- modifier le contenu de ses images. On peut comprendre que pour conserver une totale crédibilité journalistique, on ne peut pas ajouter ou supprimer des éléments aux photos. Certains disent même qu'on ne doit pas saturer les couleurs ou dramatiser un ciel. On a inventé des logiciels qui détectent les moindres retouches.
Soit. Le photojournalisme est une chose bien définie et il faut sûrement respecter les règles. C'est quand même oublier qu'à l'époque argentique, un photographe comme W. Eugene Smith travaillait considérablement ses tirages au labo (emploi du ferricyanure de potassium pour éclaircir les visages, en particulier).
La découverte d'une photo mal retouchée de Steeve MC CURRY a créé le scandale.
Voici la photo (prise à Cuba).



Sans conteste, il y a eu une retouche importante... et mal faite. Du coup, des curieux ont cherché dans des publications variées des photos de Steeve MC CURRY s'il y avait eu des différences au cours du temps. La réponse est positive.
La défense de Steeve MC CURRY est double : le travail a pu être fait par des employés de son entreprise et surtout "Je ne suis pas photojournaliste mais un conteur visuel". Auquel cas, évidemment, comme créateur, il peut apporter les modifications qu'il souhaite pour rendre plus fort son propos.
Je vous ai dit que cela ne me pose aucun problème. Son travail est devenu ce qu'on nomme du "fine art" et je l'apprécie en tant que tel. Il a trouvé mais surtout est allé chercher des situations (souvent dramatiques) d'une photogénie exceptionnelle qu'il restitue dans des images qui parlent à toutes les intelligences. C'est superbe et génial.
C'est ainsi que j'apprécie ce magnifique artiste.




Aucun commentaire: