C'est un livre de 112 portraits (Verlhac Editions) qui ont la particularité d'avoir les mêmes paramètres de réalisation. Philippe Dagen, dans sa préface explique concrètement les circonstances, et je trouve cela très très intéressant. D'ailleurs, l'apparente uniformité des images sollicite notre regard : au-delà de nos affinités politiques, regardons sereinement les visages pour nous dire que la violence du débat politique discrédite la beauté et l'honnêteté qu'ils expriment le plus souvent. La photo serait-elle mensongère ! Philippe Dagen écrit " Il (le modèle) s'offre au regard dans un état d'absolue nudité - d'absolue pureté".
Revenons justement à cette préface : "A l'effet d'instantanéité, Jean-François Robert préfère la pose statique ; à la suggestion d'un mouvement suspendu, l'affirmation d'une immobilité délibérée ; à l'expression surprise par le photographe, la figure que le modèle s'efforce de se composer dans la situation inconfortable où il se trouve."
Et pour la réalisation rigoureuse :" Une fois l'accord obtenu, le lieu et l'heure du rendez-vous déterminés, l'opération tient en trois phases de durée inégale. La première, la plus longue, est celle du montage. Dans une pièce (bureau, salle de réunion...), le photographe commence par suspendre à un léger portique démontable un écran blanc qui fait office de fond neutre [...] . Face à cet écran, à peu près à un mètre de distance, sont placés chambre photographique et flashs.
La prise de vue ne dure que quelques minutes. Quand le sujet arrive, il est prié de s'introduire devant l'écran, le visage face à l'objectif de la chambre.[...] Il se présente tel qu'il est ce jour-là... " La prise de vues (6 au total) est la deuxième phase, le démontage du matériel étant la troisième.
Il faut lire cette préface.
Un photographe à découvrir jean-francoisrobert.com
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