Avant de présenter le photographe suivant, il me paraît nécessaire de fournir quelques précisions sur le marché de l'art pour que vous puissiez comprendre que les photos que, nous, les amateurs de cirque faisons, n'en est pas, de l'art. Ce dont nous pouvons nous moquer mais qui peut nous faire râler, à juste titre, dans certaines circonstances.
En effet, les médias artistiques qui ont les moyens financiers (EXIT est un exemple de revue, PARADE, l'exposition du Conseil Général des Bouches-du-Rhône en est un autre) ne viennent pas chercher les oeuvres de nos meilleurs photographes (Serge Fleury, Bertrand Guay, Christophe Roullin ou François Dehurtevent pour ne nommer que quelques Français) lorsqu'ils mettent en oeuvre une publication ou une exposition. Et la raison est toute simple : ces photographes ne sont pas des artistes dans leur démarche. Nous sommes des techniciens qui savons bien capter le spectacle, et c'est tout !
Pour être un ARTISTE photographe, il faut avoir une démarche décrite avec des mots ajustés qui ne souffrent aucune contestation : la sophistication, la transcendance, le trouble... Et surtout avoir déjà trouvé les moyens de monter une exposition de... grande taille. Voilà quinze ans que la taille fait la différence ! Le mètre carré est un minimum. Comme en peinture, les prix suivent la taille.
Aujourd'hui, très souvent, l'artiste tire son oeuvre à 5 exemplaires, mais tous les cas de figure sont possibles.
Le tirage sur papier photo (chromogénique) ou numérique (digigraphie-invention d'Epson pour rassurer les galeries et les riches collectionneurs-, impression charbon-piezographie) est marouflé (contre-collé) sur dibond (plaque d'aluminium) ou plastique pour en assurer la planéité. La photo est présentée encadrée dans des matériaux neutres (pour la conservation). C'est ainsi que l'oeuvre est accrochée, chacune ayant déjà coûté 300 € au moins. Disons qu'elle est à vendre de 1500 à 2000 € pièce.
Voilà ce qu'est être un ARTISTE. Ci-dessous, une photo d'expo de la photographe que je présenterai ensuite (Rhona Bitner)
Attention, il n'y a pas que les grands formats qui permettent de faire la distinction. Si vous êtes un photographe d'une autre époque, votre oeuvre est devenue exotique et on peut la remarquer !
C'est peut-être ce qui se passera dans quelques décades pour nos images !
J'ai écrit, il y a quelques temps, dans l'autre blog, que si j'étais jeune, je commencerais une collection de photographies (à mon âge, ça ne vaut plus le coup, plus assez de recul !). La raison en est très simple. Je vois des tas de superbes images, des réussites photographiques à tous points de vue réalisées par de vrais amoureux du cirque. Je n'hésite pas à dire, des chefs d'oeuvre qu' il n'est pas compliqué de pouvoir se procurer à un prix très convenable. Il faut savoir choisir, c'est tout. Et être amoureux du cirque, de la photographie, et de la collection.
C'est peut-être notre erreur de ne pas se trouver les moyens de nos ambitions (pour ceux qui souhaitent être reconnus en dehors du "pauvre" milieu circophile). A l'attention des jeunes photographes : il faut y réfléchir...
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